En fin de matinée, après une petite navigation sans histoires, nous arrivons à bon port. Les copains qui nous attendaient nous font de grands saluts. Leur voilier est cul à quai et il reste une place entre leur bateau et une grosse vedette italienne. Redoutant la proximité de ce type d’embarcation trop souvent bruyante et sans gène, fuyant la chaleur des après-midis sans vent à terre et la musique des tavernas le soir, tenant compte de notre faible manœuvrabilité en marche arrière, nous préférons la fraîcheur et la tranquillité du mouillage au milieu de la baie. Mais nous voyons bien que notre choix ne plaît guère à notre copain Gégé. Quand nous rejoignons son bord, malgré un accueil excellent, il n’a de cesse de nous chambrer de façon insistante sur ce qu’il considère comme un lèse-majesté. Comprenant que nos arguments n’auraient aucune portée et que ce casus belli alimenterait par trop nos relations futures, nous décidons donc d’effectuer cette manœuvre un peu compliquée pour amener le Mayéro à côté du Parisis. Gégé est très content et nous le fait savoir. Mais il faut avoir vécu au moins une fois dans sa vie une escale à quai en Méditerranée, l’été, en plein soleil et sans air, pour comprendre la portée de notre sacrifice… Et évidemment, ce jour, l’habituelle brise vespérale qui atténue généralement le supplice à l’heure de la sieste, fait défaut. Gégé , lui, n’en a cure. Il a réussi à se brancher sur l’électricité d’un café proche et dispose ainsi d’un frigo plein de glaçons et d’une très bonne aération à l’intérieur de son bateau grâce à deux ventilateurs marchant à plein régime. Et après le café il ira regarder à sa télé, devinez quoi??? le Tour de France. Rien moins que cela! Bien sûr nous ne répondrons pas à son invite assez timide, il est vrai, car il connaît notre engouement pour ce genre de loisirs… Le soir venu, alors que la nuit s’annonce des plus lourdes et des plus bruyantes, il poussera même le bouchon jusqu’à nous annoncer tout de go qu’il va dormir comme un bébé, avec vingt nœuds de vent, grâce à un ventilo performant et silencieux. Sacré Gégé , il ne manque pas d’air!!! Nous aurions bien partagé sa bannette, mais sa compagne nous avertit qu’elle même y a renoncé depuis longtemps, car il ronfle trop fort.
Chantal et Jean-Marie
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