Le « dernier meeting » avec le vendeur(*) de notre mouillage , notre ami George et nous-mêmes a été concluant. S’il faut changer notre voilier de place pour rejoindre notre véritable emplacement, tout se fera dans les règles… C’est tant mieux, car il était un moment question de couper les amarres du squatter, pas moins !! Pour le moment, nous gardons notre place provisoire. Vu le dynamisme dont les locaux font preuve pour que la situation évolue, il est fort possible que nous retrouvions les choses en l’état en septembre. Mais sait-on jamais ! Pas facile de préparer notre départ dans l’expectative d’un changement possible tout au long de notre séjour : nous comptions changer la bouée principale, la marquer plus clairement. Que nenni ! Nous nous sommes contentés de contrôler la chaîne et les grosses manilles du mouillage actuel, de rendre claires les deux amarres existantes, d’en rajouter une beaucoup plus fiable. Nous les avons fourrées à l’aide de beaux tuyaux souples pour éviter le ragage le long de la coque. La liste des incontournables à effectuer avant de laisser un bateau au repos durant l’été est assez limitée quand il n’est pas nécessaire de poser un filet pour éviter que les mouettes ne transforment le pont en zone d’atterrissage et de déjections malodorantes. Ce n’est pas quelques hirondelles qui ont pris l’habitude de passer au lever du soleil quelques moments sur le Mayero et les deux mouettes de la baie qui se posent sur un motor yatch voisin qui justifieraient un tel débordement d’activité. Tout de même, il y a de quoi s’occuper : voiles, bimini, capote à rentrer, vérifications du gréement, de la motorisation, inventaire et rangement des réserves alimentaires et bien sûr nettoyage complet de l’intérieur. Nous en profitons également pour réaliser quelques travaux de matelotage. L’ambiance à bord est très bonne : il reste suffisamment de temps pour passer de nombreux moments avec les amis . Depuis que George a pris son coffre à côté du notre, nos échanges sont fructueux et sympathiques : il est complètement passionné par la réfection de son voilier et en tant qu’ancien capitaine au long cours il est hyper compétent . Il nous fait partager ses ressources locales, ce qui nous aide beaucoup pour résoudre quelques soucis du bord. Il adore nous faire découvrir les richesses archéologiques et historiques de son pays et nous emmène découvrir les musées et sites qui ne manquent pas dans la région. Il lui arrive même de nous perdre sur le marché d’Argos, après nous avoir largués trop rapidement en ville sans nous laisser le temps de vérifier que nous avions un téléphone portable. Et effectivement, nous ne l’avions pas. Par 39° à l’ombre, pas facile de tourner ensuite dans la ville pendant près d’une heure trente à la recherche de notre mentor. A savoir que lui également battait le trottoir dès qu’il s’est rendu compte que nous ne lui répondions pas… Tout finira bien autour d’un bon café, si ce n’est la table en marbre sur laquelle notre ami, sans doute un peu énervé, s’était appuyé peut-être un peu fort. Elle n’a pas résisté et la serveuse, mise au parfum par un George un peu penaud, s’est contentée toute souriante de jeter le gros morceau ainsi brisé derrière un arbre sans plus de cérémonie. Sur le Mayero, la vie est belle : Le matin, virée à vélo au village voisin pour effectuer quelques courses et surtout sacrifier au rite indéfectible de « l’hellinico skato micro »(**) ; L’après midi, après une excellente salade grecque souvent partagée avec George, lectures sympas, bains fréquents depuis la plate forme arrière, plusieurs fois par jour, eau enfin chaude pour Chantal sans avoir recourt au réchaud à gaz car le soleil tape fort en cette fin juin sur la douche solaire , air relativement frais dans le carré et la cabine avant grâce à la brise marine qui gonfle les manches à air.
Nous aurons l’excellente surprise le dernier jour d’avoir à couple nos amis bretons Pierre et Marie Pol, ce qui permettra entre autres de tester notre mouillage. Et comme toute les bonnes aventures doivent se terminer par un banquet , nous passerons la dernière soirée en joyeuse compagnie avec nos amis grecs et bretons dans une bonne taverna sympa qui servait notamment un excellent vin local.
Nous avons le temps de rester 2 jours à Athènes. Coup de chance, l’atmosphère est supportable . Et surtout notre amie Tatiana nous a concocté un joli programme. Au musée , se tient une exposition temporaire tout a fait passionnante:nous allons enfin pouvoir voir la machine extraordinaire trouvée sur une épave au sud d’Anti Cythère et la plupart des objets que ce navire de 300 tonnes contenait quand il a sombré en 60 avant JC. Pendant tout le XXéme siècle, une palanquée d’éminents savants a tenté de résoudre l’énigme de cette extraordinaire machine à calculer qui paraissait excessivement complexe. Etait-elle destinée à aider les marins, comme certains le pensaient au départ ??? Il aura fallu une étude par rayons X dans les années 1980 et de nombreuses recherches multidisciplinaires pour avoir une réponse précise et pouvoir ainsi reconstituer le mécanisme intégral:il s’agissait d’un appareil permettant très exactement de situer des planètes et des étoiles connues et de calculer précisément les dates des futurs jeux olympiques se déroulant dans plusieurs lieux de Grèce. Le soir direction Plaka, et plus particulièrement les bains douches pour participer à l’une des seules représentations d’une chanteuse très connue en Grèce depuis de nombreuses générations. Ses engagements à gauche sont connus et nous avons même un musicien de l’orchestre national de la défunte télévision publique qui vient témoigner sous forme musicale de leur lutte actuelle. Nous rentrons au pays et nous avons froid ; les foins nous attendent, le bouilleur de cru également. C’est aussi la période du curage des étables et de l’épandage du fumier, hé oui cela fait partie de la vie de la ferme… Réparations des barrières, des clôtures nous occupent régulièrement. Le contraste est fort. Heureusement les amis et la famille nous accueillent et au bout de quelques jours le beau temps s’installe durablement. La vie continue !
PS aux dernières nouvelles George avait déplacé Mayero sur notre mouillage définitif qui se trouvait disponible. OUF
”(*) il gère visiblement la partie de la baie réservée aux mouillages permanents (**)Hellenico skato micro : petit café grec sans sucre”
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