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Les voyages du Mayero

On n'est pas là pour se faire engueuler...

Voyage 2013

Mots-clés : annexe, Spetses, enguelade

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Nous quittons le mouillage de Zogeria à regret. Nous le partagions avec Tiene, un voilier allemand en acier, d’une dizaine de mètres, aux drôles de couleurs bleu marine et orange. L’équipage, affable et discret, nous avait bien plu et le cadre est enchanteur avec son eau turquoise et chaude, ses berges joliment boisées de pins maritimes, ses plages bien pratiques pour débarquer avec l’annexe,quelques pêcheurs locaux peu envahissants, deux petites chapelles croquignolettes et de jolis sentiers pour rejoindre la civilisation à quelques kilomètres… Nous nous habituons à profiter de cette belle saison d’automne où nous sommes seulement quelques voiliers à déambuler « le long des golfes clairs… » qui sont certainement bondés en été. En cette fin d’après midi nous rejoignons donc une petite baie à Porto Héli, car un vent du nord est prévu et l’endroit où nous sommes n’est pas protégé. Quand nous arrivons, un seul bateau est ancré et tout parait tranquille. C’est bien ! Moins d’une demi heure après, une musique de type hard rock remplit petit à petit notre espace, et contrairement à l’habitude ce n’est pas un pêcheur grec qui vient relever ses filets, avec son poste à fond…Les bruits émanent de notre voisin. La batterie est forte et nous comprenons qu’un des membres de l’équipage doit s’entraîner sur ses instruments. La nuit tombe et cela fait bien plus d’une heure que nous subissons le tintamarre qui trouve une belle caisse de résonance dans ce lieu « fermé » Je décide alors d’informer poliment (j’ai promis à Chantal d’être sympa…) le ou la quidam que « nous ne sommes pas ancrés très loin et que si c’était un effet de sa bonté , il pourrait, si cela ne lui était pas trop demandé, baisser quelque peu sa sono… ». J’arrive avec mon annexe et frappe quelques coups le long de la coque…. Pas de réponse ! Je réitère un peu plus fort… Toujours rien ! Je frappe alors plus vivement. Une furie blonde d’une quarantaine d’années sort de sa boite comme un petit diable et s’enquière peu aimablement de la raison qui me pousse à la déranger. Je présente ma requête fort civilement. Elle m’engueule dans une langue qui m’est étrangère et rentre vite fait bien fait dans la cabine pour ressortir quasiment aussitôt avec une sorte d’échalas blond style Iggy Pop complètement excité. Visiblement j’ai du interrompre leur trip… «  Il m’insulte en anglais , me crie que la mer est à tout le monde, qu’il est libre, que de toute façon je suis arrivé après lui, que si je ne suis pas content je n’ai qu’à me tirer, que ma vue l’insupporte et il m’assène de plusieurs GO AWAY définitifs… » Je suis tellement surpris d’une telle agressivité que je ne trouve rien à répondre. J’ai horreur de me faire engueuler et je suis capable de réagir vivement quand la situation s’y prête . ( C’est mon copain François d’origine italienne qui me l’a enseigné face à la colère de ses compatriotes!). Mais là , je suis désarçonné car je ne m’y attendais pas du tout. Chantal, depuis le Mayero essaie bien de se faire entendre, mais c’est peine perdue car l’affreux n’a pas baissé le boom boom, bien au contraire. De retour à notre voilier, je déclare à Chantal que nous partons ailleurs. « C’est trop facile, me répond-t-elle… » « Peut-être mais je ne reste pas une minute de plus en compagnie de ces mauvais coucheurs. » Bien qu’il fasse noir car la nuit est déjà avancée, nous partons dans un coin plus tranquille. Comme quoi, même en automne, il y a des gens pas cools qui naviguent.
« On n’est pas là pour se faire engueuler, on est venu pour voir le défilé … » Boris Vian
Bon à part ce petit événement, nous vous présentons notre belle annexe recouverte de son blanc et vert manteau et les huîtres et autres anémones qui ornent notre beau mouillage que nous venons de rejoindre après 360 milles en un mois. Mauvaise nouvelle, mon appareil photo pourtant prévu pour des immersions à 10 mètres de fond, n’a pas aimé sa dernière sortie: il ne s’en remet pas et nous non plus..

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