Une espèce de grande vedette vient déverser ses touristes une heure ou deux, histoire de les aérer et de leur faire dépenser quelques sous dans les échoppes locales. Elle choisit justement le mouillage à côté du nôtre . Son capitaine entreprend de ce fait une démarche délicate, alors qu’il lui suffisait de se décaler de quelques mètres pour disposer de la quasi totalité du quai. Il effectue un demi tour de l’autre côté de la petite baie et après avoir posé l’ancre , arrive moteurs arrière à fond les manettes et bien sur nous touche… sans oublier sa vague de poupe qui pousse le Mayero sur la quai. J’interpelle un premier marin disponible pour qu’il ajuste une grosse défense au niveau de la coque du Mayéro en la faisant descendre de quelques dizaines de centimètres. Il s’en fout. J’insiste auprès d’un autre qui ne réagit pas plus . je m’énerve. il gueule, et re-gueule. Je n’y tiens plus. Je saute du Mayéro sur le quai et d’autorité j’aborde le “Dolphin Cruiser”( c’est son nom)) . Les passagers qui commençaient à débarquer s’effacent rapidement. Le trois marins à la poupe n’osent rien tenter pour m’arrêter. Je monte rapidement à la passerelle. J’ajuste moi-même le gros pare-battage sous les yeux subjugués de l’équipage. L’acte posé, l’échange, quoiqu’encore un peu vif devient possible. Je ne baisse pas ma garde, et les marins devant leur capitaine inquiet de ce tintamarre, minimisent un maximum l’incident : «No problem. We understand, no problem». Le voilier voisin gréco-hispano-français est ébahi et le fait savoir. La femme du capitaine du Mayéro est fière de son homme. Un petit bateau a les mêmes droits qu’un plus grand. Qu’on se le dise! Chantal et Jean-Marie
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