Mais après plusieurs jours, force nous a été de constater que leurs niveaux restaient stables, pendant que nous évacuons régulièrement notre seau de 10 litres tous les jours. Et malgré notre réticence à les effectuer , nos tests papillaires nous indiquaient bien qu'il s'agissait d'eau de mer . Nous avions bien quelques velléités pour trouver la solution à ce problème, mais nos tentatives se révélèrent totalement infructueuses. Notre envie de profiter au mieux des excellentes conditions climatiques du moment et des belles escales dans les Cyclades anihilait quasiment toute volonté réelle de nous engager dans une vraie recherche. Bien sûr tout cela n'avait rien de comparable avec ce qui m'était arrivé sur le Bélouga, un de mes premiers bateaux, où pendant un bon moment il m'avait fallu donner 350 coups de pompe à l'heure pour continuer à flotter... mais tout de même il ne nous est pas possible de continuer à reporter sine die le plan d'intervention indispensable pour essayer de comprendre ce qui se passe.
- Une fuite de 10 litres d'eau par jour, même si elle est maitrisée pose toujours problème ne serait ce qu'en prévision de notre éténage sur le mouillage.Imaginons 10 litres X80 jours=800 litres au bout du compte. Impossible dans ces conditions de laisser le Mayéro sur sa bouée pendant tout ce laps de temps.
- Une fuite d'eau à l'origine non identifiée peut évoluer graduellement ou rapidement, toujours de façon défavorable et peut donc remettre en cause le voyage.
Quand le souci devient lancinant , il est grand temps de prendre la décision qui s'impose: trouver un endroit assez calme, élaborer une liste des points à vérifier et pouvoir compter, si nécessaire, sur un homme de l'art fiable . Comme le temps se gâte sur les Cyclades et que cela risque de durer, nous rejoignons dare dare Poros. Nous comptons nous y mettre rapidement. Bon hein, il n'y a pas le feu au lac non plus: il va falloir y mettre un coup, déménager les coffres, tout ça , tout ça... et puis il va falloir accueillir les copains qui arrivent... Et pas de chance quand nous sommes à peu près décidés, le vent forcit et le mouillage est quelque peu agité... sans compter le risque de voir s'envoler les affaires retirées des coffres pour effectuer la visite en règle! Nous choisissons alors une baie plus tranquille et bien remis de la fatigue du changement (environ 3 milles au moteur dans des grosses rafales vent debout et mouillage refait 2 fois par 10 mètres!) nous attendons le jour suivant pour enfin nous y mettre. Et là c'est la cata: Chantal se fait justement un tour de rein. Comme dirait Jacques, en parlant d'elle: " a t-elle vraiment envie de s'y mettre?". Venant de la part d'un capitaine qui dit ne pas croire aux actes manqés et à la psychomachintruc, cela ne manque pas de sel! (Sel que nous avons à revendre dans le fond du Mayero,d'ailleurs...) .
Le grand jour arrive quand même: Chantal s'est bien shootée, comme il se doit; le capitaine a bu 3 cafés; le conciliabule pour élaborer une liste qui se tienne et nous voila partis vers le grand bazar. Muni de poudre à marquer de maçon pour repérer les petits écoulements , de plusieurs lampes puissantes, les aventuriers démarrent l'exploration. Tout doit y passer: les vannes, les prises d'eau, les passes coques , tous les éléments du moteur (au repos , au ralenti, en marche...), le presse étoupe, les anodes... Bien sûr, il a fallu déménager pas mal de coffres, ouvrir partout mais tous ces élements sont relativement accessibles depuis l'intérieur du bateau. Nous osions espérer que cela suffirait. Hélas les résultats sont tous négatifs et la liste des RAS s'allonge... Il ne reste que quelques lignes à vérifier. Celles que nous avions laissées pour la fin. Mais là, il n'y a plus le choix , il faut y aller.
D'abord vider les coffres extérieurs et ça il faut l'avoir fait une fois pour se rendre compte que ce n'est pas une mince affaire: les seaux, les articles de pêche, les cordages, le filet, les gonfleurs, les pompes, les avirons de rechange, les bidons, les tuyaux, le banc de l'annexe, les petites défenses... et j'en passe et des meilleures comme l'ancre de rechange de 20 kg... Les grosses vannes d'évacuation du cockpit ne fuient pas. Bon maintenant, il faut plonger, c'est une manière de parler, dans le grand trou, dévisser la cloison d'accès dans une position assez inconfortable, la retirer et là les petits amis, il faut savoir se faire tout menu pour aller voir ce qui se passe dans la machinerie arrière. Bien rouillé tout cela. Mais le tube d'etambot semble étanche. Il n'en est pas de même pour le tube de jaumière: l'axe qui passe au niveau de la coque pour faire le lien entre la barre et le safran baigne dans l'eau. Je reserre les écrous pour écraser le joint d'étanchéité mais la manoeuvre est difficile à effectuer: je n'arrive pas à bien passer mes clefs et je ne parviens pas à atteindre le dernier. En plus comme j'avais déjà effectué l'opération avec succès il y a au moins 10 ans, j'ai bien peur que cette fois-ci il faille changer le joint.
Bon nous verrons demain ce qu'il en est après 24 heures. En attendant nous avons terminé, enfin il y a encore tout à ranger et la fuite n'était pas en avant mais visiblement en arrière. Comme quoi!
24 heures plus tard: moins de 10 secondes de pompe. Mais pas de quoi se rejouir totalement. Si le diagnostic est bon, la réparation est insuffisante. Il faudra donc sortir le bateau cet été!
9 commentaires
Rédigé par Didier le 2 juin 2018
Rédigé par Jojob le 1 juin 2018
Rédigé par celine le 30 mai 2018
Rédigé par lechartier jean le 30 mai 2018
Rédigé par Montais le 30 mai 2018
Rédigé par Gérard et Marie-Claire le 29 mai 2018
Rédigé par Cyrille le 29 mai 2018
Rédigé par Emmanuel le 29 mai 2018
Rédigé par Camille le 29 mai 2018
Les commentaires sont clôturés pour éviter le spam. Veuillez utiliser le formulaire de contact si vous souhaitez nous envoyer un petit mot.