4 semaines de voile entre père et fils, en voilà un beau programme… qui finalement s'est vite transformé en école de voile, afin que j'apprenne à mieux maîtriser le Mayero… on ne sait jamais, si un jour j'avais envie de l'utiliser sans papa ou maman à bord ;-)
Vous pourriez penser que les dizaines d'étés passés à bord en temps que matelot avant mes 20 ans me rendaient tout à fait apte à manœuvrer le Mayero… mais ce n'est pas la même histoire d'être matelot ou capitaine… le matelot aide le capitaine dans sa conduite ou dans les manœuvres… le capitaine est responsable de l'équipage, de son bateau, des choix de navigation et du réglage des allures du voilier… Et même si nous avions eu l'occasion (en 2002 ?) avec Céline, d'être seuls à bord pendant 10 jours, les années filent, et beaucoup de compétences et de connaissances étaient à reprendre ! Et si la vie à bord, la préparation de la navigation ou la maîtrise des manœuvres de port ou de mouillage sont vite revenues, la partie voile nécessite encore quelques stages pour être tout à fait à l'aise au-delà de force 4 !
C'est ainsi que nous sommes partis découvrir quelques escales de l'Argolide : Poros, Ermioni, Dokos, Porto Keli, Korakas, Kilada, Vivari et Astros. La météo de ce mois d'octobre s'est révélée estivale (surtout en comparant aux 4 semaines de pluie reçues en France…) : du soleil quasi en continu, des températures autour des 30°C, la mer au-dessus des 22°C… Le vent de sud, d'ouest et de nord nous a permis de tester toutes les allures de voile, par petit temps mais aussi avec quelques sautes d'humeur à force 7 ! Bref, de parfaites conditions pour améliorer ma maîtrise de la voile !
Mais pour prendre en main un bateau, quoi de mieux que le bricoler… les listes de choses à améliorer ou réparer sont toujours assez longues sur un voilier… d'autant plus lorsqu'il a 44 ans ! Nous avons donc profité de ce moment ensemble pour éliminer quelques tâches à faire :
- ajustement de la porte de la salle de bain qui ne fermait plus
- réparation des contres-portes des équipets du carré qui s'étaient décollées
- matelotage pour changer quelques sangles (les retenues de la cuisine et de la table à carte, puis celle qui sert à sangler l'annexe)
- suppression du support de l'ancien pilote automatique et rebouchage de la cabine
- changement d'un des réservoirs d'eau douce et de son tube d'alimentation
- suppression des circuits d'eau courante et eau chaude qui ont été désactivés depuis des années (incluant le chauffe-eau et la douche de la salle de bain, le mitigeur de la cuisine et tout le réseau de tuyaux associés)
- re-scellement d'une main courante extérieure
- ajout d'un superviseur pour le parc de batterie (connaître exactement le niveau de ses batteries et sa consommation en temps réel sur un bateau est un vrai soulagement !)
- changement d'un taquet du cockpit et renforcement d'un second
- ajout d'une étagère dans le placard à ciré pour faciliter le rangement des objets longs
- installation d'une balise de détection sur un gilet de sauvetage
- réparation du graisseur d'arbre d'hélice
- fixation de dizaines de câbles et tuyaux dans les coffres et équipets
Sans compter que nous avons profité de ce grand remue-ménage pour réaliser un inventaire des outils et matériaux de la plupart des coffres ! Tri et classement étaient aussi de la partie… et le Mayero s'est allégé de dizaines de kilos !
Mais ce sont surtout les heures de discussions avec papa, sur ses expériences de vie, de bateaux, d'amis, de famille, de boulots qui ont été des moments précieux. Et puis les levers et couchers de soleil, les paysages grecs, les bains quotidiens et la météo à rester torse nu toute la journée… Sans compter que papa était aux petits soins pour moi tout le séjour, en assurant TOUS les repas à bord, du petit déjeuner au souper, en se renouvelant à chaque nouvelle assiette… une vie de roi je vous dis !
Et puis un voyage c'est aussi plein de belles rencontres : la vieille dame qui pêche à Astros, parle anglais, français, grec, arabe, et me sourit en racontant quelques anecdotes au petit matin ; la bienveillance du vendeur de pita à Poros, sans un mot, mais avec une gentillesse dans le regard échangé ; les retrouvailles avec le restaurateur albanais à Vivari, que les parents connaissent, qui vient nous présenter sa fille ; la navigation en duo avec Jacques et ses dizaines d'heures arrosées, à discuter ; le roumain du White Cat qui nous livre les secrets de la cuisine roumaine ou la raison de la cuisson des seules tentacules du poulpe en jetant la tête ; Spiros le quincailler grec, qui même dans une journée à 100 à l'heure prend le temps de trouver les systèmes qui nous manquent et nous rassure sur la santé familial ; Christian le marin isérois, qui dès la première soirée nous a conquit avec sa répartie et sa volubilité ; le serveur de Porto Keli plein d'entrain en plus des merveilleux petits plats apportés ; le caissier de Vivari qui nous a montré les photos de ses garçons et a demandé des nouvelles de maman…
Bref, bien heureux d'avoir pris ces 4 semaines ensemble, pour se forger de nouveaux souvenirs, et garder ce lien père-fils qui ne s'est jamais perdu… Merci papa pour ce super séjour !
7 commentaires
Rédigé par Cavignac Hélène le 9 novembre 2020
Rédigé par celine le 1 novembre 2020
Rédigé par Gérard Meunier le 1 novembre 2020
Rédigé par Éliane et Jean-Yves Ravilly Leger le 31 octobre 2020
Rédigé par Jean-Marie le 31 octobre 2020
Rédigé par Chantal le 31 octobre 2020
Rédigé par Manou le 31 octobre 2020
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