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Les voyages du Mayero

Thrace, pas de touristes ou presque !

Voyage 2010

Mots-clés : histoire, thrace, Balkans, Grèce

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Les marques d’intérêt sont régulières et si vous avez l’air perdu , en ville par exemple, des passants s’arrêtent pour vous proposer leur aide et même vous accompagner… Le responsable du musée de Komotini passe un bon moment avec nous et nous donne force renseignements, cartes et conseils pour la suite du voyage… Des dames qui montent avec nous dans le bus nous entourent de gestes affectueux et de sourires complices… Les plaisanciers de Porto Lago sont heureux de nous voir !

Bien sûr peu de gens parlent anglais et il faut se débrouiller avec les moyens du bord, mais ce n’est pas un problème( sauf pour les musées et les sites !). Ce qui est plutôt gênant c’est l’attitude de certains pourvoyeurs de service en situation de monopole : prix exorbitants, méfiance généralisée à l’égard de tout client, se traduisant par conditions de vente inacceptables. Exemple , les loueurs de voiture ou de motocyclettes : attentes d’une demi-heure sans raison, coût pouvant aller jusqu’à 70 euros par jour pour une petite voiture, dépôt de garantie de 600 euros, mépris affiché ou désintérêt total pour celui qui discute… (Situations vécues à deux reprises sur l’île de Samothrace et à Komotini. ) .

  

Samothrace

C’est pourquoi nous n’aurons pas grand chose à dire sur Samothrace où nous avons pourtant passé deux jours : pendant le week-end pas de bus, les taxis sont en vacances et les loueurs refusent de louer à des prix corrects. Nous avons utilisé nos jambes et le stop pour découvrir la Chora, mais le sanctuaire des dieux était trop loin. A savoir que l’île est assez montagneuse, les sources nombreuses, le littoral bien cultivé ( céréales) ; nous avons goûté la féta et les olives de l’île (délicieuses) . La mer aux alentours n’est pas tranquille : en raison des courants liés à la proximité des Dardanelles et dont l’orientation est assez difficile à suivre, nous avons eu des petites vagues hachées, alors que le vent n’était pas très fort. Nous imaginions ce que cela pouvait devenir avec une météo moins clémente.

port et ile de Samothrace La Chora est sur les hauteurs comme d'habitude ancien castroLes sources qui coulent toute l'annee les tuiles sont recouvertes de pierres en raison du vent

La minorite turcophone

Nous avions appris qu’il y avait des turcophones en Grèce et nous voulions comprendre ce qui pour nous, nous semblait une anomalie. Dans un pays qui est à 95 % orthodoxe, dont les élites religieuses ont si souvent appelé au rejet des turcs, où la carte d’identité ,jusqu’il y a peu, indiquait la religion au mépris des règles européennes, il était en effet intéressant de constater sur place le phénomène.

La Grèce est un pays neuf. Les régions du nord sont devenues grecques en 1912 seulement , à la suite des guerres balkaniques (alliance bulgares, serbes, monténégrins et grecs contre les Ottomans). Mais il faudra attendre 1922 pour que les frontières soient fixées par un traité (Lausanne). S’ensuit alors un échange de populations entre la Grèce et la Turquie. Ainsi près de 1.5 millions de réfugiés grecs quittent l’Asie Mineure . Beaucoup iront s’installer au Pyrée et leurs descendants constituent l’essentiel des habitants de cette ville . A l’inverse, beaucoup de turcs furent contraints de quitter leurs maisons, leurs fermes…

Seule exception à ce grand remue ménage les turcs de la Thrace qui purent rester sur place, tout en gardant leur religion, leurs coutumes et leurs biens .I l faut savoir que beaucoup de ces populations étaient souvent des grecs et des bulgares fraîchement convertis et que sous l’empire ottoman tout ce petit monde cohabitait sans problème. C’est ainsi que nous avons découvert qu’à l’instar des Rhodopes en Bulgarie, la Thrace a une forte minorité musulmane ( près d’un tiers des habitants). En campagne, il n’est pas rare de voir un village avec une mosquée et le voisin avec une église orthodoxe . Dans les deux grandes villes de Thrace, Komotini et Xanthi, les deux cultures se côtoient mais dans des quartiers relativement séparés . Toutes les mosquées que nous avons vues, sont en activité ; beaucoup de femmes , même de très jeunes portent le voile et le consulat turc de Komotini est une vraie fourmilière. Nous ne savons pas s’il y a des incidents entre les deux communautés, mais nous avons noté quelques signes nationalistes sur les murs…En tous cas les marchés et boutiques sont fréquentés indifféremment par des popes et des femmes voilées et des hommes avec leur petit calot.

Quartier de Xanthi: maison des balcans et femme turcophone le vieux quartier de Xanthi des mosquees en activite a Komotini Un souk??? Rue commercante de Xanthi beaucoup de boutiques sont tenues par des turcophones les femmes ne sont plus toutes en vetement traditionnel mais elles ont le voile Meute de chiens en vadrouille, nous sommes bien en Grece Meute de chiens en vadrouille, nous sommes bien en Grece et puis il y a des hommes au cafe mais cela ne prouve pas grand chose Famille du debut du siecle dernier: oriental d'accord mais grec ou turc???

La géographie de la Thrace

Au nord, la chaîne des Rhodopes que nous avions visitée lors de notre balade en Bulgarie et qui est largement turcophone. Couverte en grande partie de forêts, elle abrite, paraît-il des loups et des ours (confère billets sur la Bulgarie en 2008) Le paysage ressemble à celui de la plaine du Po ; une grande plaine s’étend depuis ces contreforts qui rappellent les Alpes, jusqu’à la mer ; elle est très fertile. La culture du tabac le long des Rhodopes et sa transformation ont fait la richesse de nombreux habitants au temps des ottomans. Les belles maisons de la vieille ville de Xanthi l’attestent.

Maisons des balkans sur fond de Rhodope Belles maisons des balkans interieur maison Komotinisalle maison Xanthi a comparer avec celles de Bulgarie detail cave maison Komotini

   

Aujourd’hui, sans doute en raison de la baisse de la consommation de cigarettes, nous avons remarqué que le coton , le maïs et le trèfle ont pris une grande place. Bien sûr ces cultures demandent beaucoup d’ arrosages continus. La Thrace ne manque pas d’eau grâce aux Rhodopes et en raison du climat humide (il pleut assez souvent, nous en avons fait l’expérience, même si l’été est très chaud …). Il y a aussi beaucoup de céréales et d’arbres fruitiers. Nous passons au moment des premières récoltes de cerises et les moissons sont commencées.

L’Histoire

De nombreux sites archéologiques prouvent qu’une civilisation paléolithique brillante a existé dans les plaines. Nous avons pu voir des céramiques splendides au musée de Komotini. Cette région a toujours été un passage stratégique : du temps des romains, puis de Byzance, la grande voie Egnatia qui était une des routes militaire et commerciale les plus importantes de ce temps , entre l’Asie Mineure et l’Albanie, passait le long de la côte . Elle faisait prés de 1000 km et des bornes donnaient des indications régulièrement. L’implantation de certaines villes date de cette époque : des auberges et des relais étaient en effet installés tous les 50/60 km environ : ce qui explique la naissance de villes telles Komotini ou Xanthi. Mais la voie romaine avait été tracée sur une route beaucoup plus ancienne : Xerxès et ses armées l’avaient déjà empruntée ainsi qu’Alexandre le Grand au début de son périple.

Sarcophage en argile tete homme ceramique

   

Porto Lago

Au centre d’une réserve ornithologique qui s’étend sur un lac et une lagune , nous avons apprécié les conditions formidables du petit club nautique bien à l’abri et nous n’avons pas senti les effets du coup de vent annoncé, sauf la pluie. Des milliers d’oiseaux vivent ici en toute tranquillité : canards, oies, flamands, aigrettes, hérons, pélicans et même cigognes qui nichent dans de nombreux villages, qui bordent le lac, sur des poteaux télégraphiques ou électriques aménagés . Un petit monastère et une église appartenant à une des communautés du Mont Athos sont installés sur la lagune. Mis à part les moustiques, tout va bien pour nous !

port de Lagois Lagos, le coin des voiliers le lac Vistosis pelican en vol nid de cigogne le monastere sur la lagune et l'eglise en particulier

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