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Les voyages du Mayero

Georges raccroche les gants!

Voyage 2001

Mots-clés : chantier, Grèce, vie à bord

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Il m’explique en long et en large les raisons, toutes les bonnes raisons pour justifier son choix. Mais je n’ai plus envie de l’écouter, car cela me donne le bourdon.

Certes derrière le beau rêve de la goélette qui se détache dans un joli coucher de soleil sur une mer clémente, il y a des milliers d’heures de travail à poncer, démonter, réparer, remonter,peindre, vernir; il y a les tracasseries à n’en plus finir avec les autorités de tout poil; il y a les profiteurs qui ont toujours la solution pour faire passer le contenu durement gagné de votre porte-feuille dans leur escarcelle déjà bien pleine, et ceci, sans qu’il ne se sentent obligés de tenir leurs engagements ou d’être compétents dans leur domaine…

Le bateau capte une grande une grande partie de notre énergie…

Il est vrai que le bateau , dès qu’il atteint une certaine taille et qu’il accuse un âge respectable , capte une grande partie de l’énergie de son propriétaire; il lui cause beaucoup de soucis et le confine dans un espace réduit, souvent humide, pour une contrepartie de plaisir souvent aléatoire et pour le moins fugace…

Le voyage en voilier est un moyen formidable pour se réaliser…

Eh bien , à ce jour, je veux encore me convaincre que le voyage en voilier est encore un moyen formidable pour se retrouver soi-même; pour s’étonner en inventant des réponses à des situations inhabituelles, pour découvrir le monde à son rythme, pour regarder les étoiles, s’offrir des images inoubliables et pour vivre pleinement sa vie d’humain responsable et curieux. Oui, Georges, tu jettes l’éponge, tu en as marre de te faire plumer par des marchands sans scrupules, tu ne supportes plus les policiers obtus et parfois véreux, tu ne veux plus travailler sans fin et être obnubilé par ce rêve qui te prend trop. Tu es fatigué, tes douleurs se réveillent maintenant trop souvent et ton bateau est trop grand. Mais quand je te titilles, tu l’avoues, il n’est pas si facile de s’arrêter. Et si le charme tranquille de ton nouvel appartement montréalais te semble plus doux que les nuits incertaines de veille au mouillage et les inquiétudes liées aux cliquetis inattendus de ton moteur, en fait, tu le sais, mais peut-être ne veux-tu pas te l’avouer, tous ces détails qui ont empli ta vie, lui ont donné du sens et t’ont fait quelque peu différent des autres.

Les marins ne sont ni vivants, ni morts…

Les grecs le savaient bien quand ils déclaraient «il y a les vivants, il y a les morts et il y a aussi les marins»

Alors si ta décision est irrévocable, au revoir Georges et tâche au moins de passer dans le monde des vivants !

Jean-Marie

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