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Les voyages du Mayero

Un temps à ne pas mettre un normand dehors!

Voyage 2015

Mots-clés : Kéa, coup de vent

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C’est pourquoi nous avions choisi de poser notre pioche dans la belle baie nord de Kéa avec 60 mètres de chaîne. Le couscous agneau poulet était prêt pour les repas à venir. Les bouquins avaient été choisis avec soin pour rendre ces moments agréables. Nous n’étions pas seuls: d’autres yatchs de propriétaire étaient venus nous rejoindre , visiblement avec le même état d’esprit. Le matin tôt, nous avions profité du beau temps relatif pour effectuer une petite rando sur les hauteurs pour (re)découvrir ce magnifique plan d’eau et les petits champs en espaliers si caractéristiques de l’île. Il n’y a presque plus de cultures et beaucoup de ces espaces pentus délimités par des murets de pierres sèches qui suivent les courbes de niveau sont désormais le domaine des arbustes et des plantes sauvages : le thym était fleuri et les abeilles bourdonnaient; nous avons admiré les grandes ombelles de berce ; nous nous arrêtions devant le laurier rose et les cirses aux fleurs mauves envahies de papillons et de mouches à miel. Pas étonnant que les riches athéniens aient fait construire un peu partout de somptueuses villas avec piscine et tennis car le paysage est splendide et la vue sur la mer est imprenable . Certaines parties du parcours étaient à l’abri du vent et malgré un ciel menaçant, le soleil qui faisait de belles apparitions tapait fort! Rentrés au bateau, la pluie a fait son apparition et nous avions beau être préparés, cette situation humide nous a surpris, comme toujours .

Le lendemain 29 mai 10h30: la pluie crépite fort sur les hublots et les toiles de protection du cockpit. Le vent souffle par rafales et le gréement siffle. En s’inflitrant dans les boîtes à dorade (ou manche à air), son mugissement assez lugubre ajoute à l’ambiance. L’atmosphère est moite. Le carré, habituellement clair et même lumineux à cette heure de la journée est triste et sombre. Il n’y fait plus que 16° et nous avons ressorti les polaires, pantalons et même chaussettes chaudes. Tout au long de cette nuit le cracquement régulier de la chaîne sur la ferrure d’étrave nous rappelait, s’il le fallait, que nous étions au mouillage. Heureusement que nous utilisons une main de fer pour amortir les chocs.( La main de fer: petite amarre munie d’un ressort en caoutchouc saisie sur un taquet près de l’étrave et frappée sur la chaîne d’ancre à l’aide d’un gros mousqueton. Le mouillage ne tire plus sur le guindeau et le confort à bord est amelioré). Nous sentions lors des plus fortes rafales le Mayero se cabrer vent de travers avant de revenir par à coups dans le lit du vent. Le capitaine s’est levé régulièrement pour vérifier que tout allait bien et a occupé ses temps de veille pour avancer son livre en cours. Mais notre situation était enviable par rapport à ceux qui avait choisi le quai. Mal protégé et très bruyant en raison des bars à musique qui le bordent, l’endroit n’a pas été de tout repos pour ceux qui malgré tout, s’y étaient amarrés, pour la plupart des voiliers de location. Nous sommes vendredi et leurs équipages doiventt rendre leur coursier des mers le soir même. Toute la journée ils attendent l’accalmie qui ne vient pas… Alors dans l’après-midi, engoncés dans leurs cirés et capelés de leurs gilets, après avoir réussi à démêler leurs chaînes et rattrapé leurs défenses, ils se lancent hardiment à l’assaut de la mer peu sympa , surtout devant la sortie de Kea. Les bateaux , souvent à sec de toile car ils font route vent debout, roulent méchamment bord sur bord. Pendant ce temps-là les pêcheurs locaux boivent tranquillement leur ouzo à l’abri, au cafénéion et les équipages des voiliers de propriétaires au mouillage, observent, goguenards, ce spectacle de qualité. A bord du Mayero, nous ne sommes pas les derniers à regarder mais nous avons une pensée émue pour tous ces équipiers de fortune et leur souhaitons d’avoir le coeur bien accroché. Le lendemain , 30 mai, la météo est au bonne et nous pouvons songer à poursuivre notre route. Il était temps: c’est la Pentecôte et la baie est envahie par une multitude de bateaux venus du continent. Les énormes unités d’abord, avec leurs équipages philippins , prennent d’assaut le quai, les suivants s’ancrent dans les meilleurs endroits de la baie sans tenir compte des voiliers déjà en place. Nous sentons monter la colère à voir tous ces richesses étalées sans vergogne avec leurs pavillons de complaisance et leur suffisance. Puis arrivent tous les autres, une fourmilliére de vedettes rapides qui tournent et tournent pour trouver les derniers emplacements disponibles. Le téléphone portableà l’oreille, ils se grillent la priorité, s’adressent des mots doux… Les locations arrivent ensuite. La pagaille est totale. La nuit va être chaude… Vite, vite hissons les voiles et partons vers Syros…
 

Les betteraves nouvelles: tout est bon!
(Merci à Catherine du Sarenne pour ce bon tuyau)
Nous adorons les betteraves rouges servies dans les tavernas avec leurs feuilles. Nous n’osions nous risquer à les cuisiner à bord, sachant qu’il faut plus de 45 minutes à la cocote minute pour cuire celles que nous cultivons chez nous et que nous stockons à la fruiterie pour l’hiver. Hé bien c’était une erreur.
Nous trouvons sur le marché ou auprès des vendeurs à la sauvette d’excellentes betteraves nouvelles avec leurs feuilles et il ne suffit que d’une dizaine de minutes à la vapeur pour les rendre savoureuses. Nous les lavons à l’eau de mer dans un seau, séparons la racine du reste pour faciliter le travail et leur empilement dans le panier de la cocotte. Une fois la cuisson terminée, nous coupons les racines en fines tranches, posons les feuilles au dessus. salons, poivrons, ajoutons un filet d’huile d’olive et un jus de citron ou du vinaige balsamique. Accompagnées par une skordalia (sorte de purée à l’ail) c’est un délice. Surtout si les betteraves sont encore tièdes, précise Chantal.

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