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Les voyages du Mayero

Sacré Poséidon!!

Voyage 2019
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Eh bien non : c’était sans compter sur les dieux grecs et tout particulièrement Poséidon dont la malignité est bien connue pour ennuyer le pôvre marin, à l’instar de ce qu’il a fait subir à Ulysse… Et pourtant nous n’avons pas souvenir d’avoir rendu aveugle son fils Polyphème le cyclope… Mais peut-être est-ce parce qu’il est jaloux car le capitaine du Mayero lui est souvent comparé par de nombreux grecs…
Revenons aux faits : les gars du chantier ont bien vérifié, à la mise à l’eau, si toutes les vannes qu’ils avaient changées durant la mise à terre étaient étanches… Et visiblement c’était étanche…
Il n’empêche, le lendemain matin, alors que nous venions de passer une excellente nuit sur la bouée prêtée par Takis, par acquit de conscience nous mettons en route la pompe de cale… Et là, patatras ! Il sort des fonds 20 à 25 litres d’eau…
Quand nous mettions à l’eau nos vieux gréements après un hivernage où nous avions reclouté et calfaté la coque, il était normal de rester vigilant pendant plusieurs jours, de laisser au bois le temps de gonfler. Les premières heures, nous restions à bord pour écoper si besoin .
Mais là, tout de même, avec un bateau polyester, dont la coque est percée de peu de trous et où la quille fait partie intégrante du tout, c’est-à-dire qu’elle a été moulée en même temps que les œuvres vives… Cela tient du diabolique ou … d’un coup de Poséidon, nous ne voyons que cela. Il est forcément dans le coup . Loin de nous démonter, pugnaces comme Ulysse, d’autant que Pénélope est à bord, nous n’allons pas lâcher prise.
Au boulot !!!
- vider consciencieusement coffre après coffre, démonter les cloisons pour avoir accès à la machinerie du safran et à l’arbre d’hélice… RAS
- vider les armoires pour accéder aux vannes d’évier, de lavabo et de toilettes… RAS
- alors nous ouvrons le coffre du moteur mais a priori nos inspections successives restent infructueuses… Sauf qu’à la dernière, nous découvrons un petit filet d’eau bien caché derrière un tuyau au-dessous du coffre qui contient le réservoir d’eau douce.
Aurions-nous trouvé la solution à notre énigme ??
Ne nous emballons pas : nous goûtons à plusieurs reprises l’eau qui sort de la pompe. Nous la comparons avec l’eau de mer environnante… Nous vérifions le niveau du réservoir d’eau potable à plusieurs reprises et c’est toute une affaire car nous n’avons pas de jauge automatique : eh non môsieur ou médèmes nous avons un vieux voilier ! Et il nous faut vider une partie du coffre pour découvrir une petite lumière qui nous permet de plonger une pige que nous marquons de traits au feutre...
Toutes ces recherches tendent à prouver que malheureusement il ne s’agit pas d’eau douce mais bien d’eau de mer…Enfer et damned… reprenons l’investigation. Retour au filet d’eau : nous inspectons, nous séchons, nous ré-inspectons, nous re-séchons... et là mes petits amis nous découvrons enfin la supercherie de l’affreux Poséidon : ce n’est pas le réservoir qui fuit c’est le passe coque du loch. Bon sang mais c’est bien sûr…
Hourra… Alléluia.. Hosannah !
Poséidon, tu ne nous auras pas !
Allez hop nous prenons deux clefs et nous tentons de resserrer le passe coque…
AIE !! C’est pire !
Quand nous vous disions que ce dieu était retors…
Nouveau diagnostic, nous ne lâchons rien, vous disions-nous!!!L’embase extérieure du passe coque est donc cassée..
Explications : soit cela s’est produit lors de la mise à l’eau si l’embase a trop frotté le long d’un des longerons du traîneau de mise à l’eau ; soit le gars du chantier qui a vidé au seau l’eau de la cale qui s’y était accumulée cet hiver (cf le billet précédent..) s’est appuyé contre le passe coque et en faisant levier l’a cassé… Qu’importe ! Pour le moment il faut faire face. Nous disposons d’un peu d’époxy spécial fonds humides que nous appliquons le mieux que nous pouvons. La fuite se résorbe assez rapidement mais il convient de solidifier le tout… Notre ami Georges, contacté , nous conseille une sorte de pâte epoxy pouvant être travaillée sous l’eau. Il existe une fabrique en Grèce. Peut-être pourrons-nous trouver un distributeur à Nauplie .
Epaulés par Tatiana, notre Athéna à nous et Apollo, certains dieux sont avec nous, nous partons à l’aventure , non sans avoir joint la fabrique auparavant. Les distributeurs visités peuvent faire venir la pâte en question mais c’est la Pâque grecque, suivie du premier mai, 5 jours de vacances pour la plupart des travailleurs. Nous nous contentons donc d’une colle silicone pouvant résister à l’eau, sans trop y croire mais cela tiendra ce que cela pourra…
Si seulement Poséidon avait pu connaître la Pâque grecque et faire la fête comme tout un chacun ici, il nous aurait laissés tranquilles… Mais non même le premier mai il poursuit son œuvre et comme nous voulons relâcher de la chaîne d’ancre car il y a un peu de vent sur notre mouillage du jour, le guindeau refuse de répondre. Le lendemain matin nous changerons le disjoncteur qui refuse de se réarmer par un porte fusible tout neuf que nous avions en réserve sur le Mayero : non mais ! il n’est pas dit que les humains se laissent dépasser par les frasques divines… Bon sang de bois !

7 commentaires

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Rédigé par celine behier le 12 mai 2019

haaa que d'aventures! un voyage sur le mayero sans petits bobos, n'est pas un voyage complet! ;-) heureusement vous avez droit a de beaux couchers de soleil, et de beaux endroits pour ancrer.
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Rédigé par OURANOS le 8 mai 2019

Fatigué de tous les mauvais tours de Poseidon et ses acolytes, j'ai vendu OURANOS. Je ne crains plus les Dieux de l'Olympe, à moins qu'ils me punissent de mon blasphème et ne s'en prennent à... ma trottinette ! Bon courage à vous deux. On se vera en juin si vous êtes du côté de Poros. Henri
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Rédigé par Nico le 5 mai 2019

Je vois que les capitaines se soulagent de ces mésaventures en écrivant un excellent texte plein d'humour... Tant mieux pour nous et Merci ! Grosses bises à tous les deux, et j'espère que vous trouverez vite une solution durable ;-)
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Rédigé par Thomassin Élisabeth le 5 mai 2019

Eh bien ce n’est pas une sinécure la navigation ! Mais trouver la panne sollicite bien les méninges et la réparer devient un défi ! Bravo les jeunes ! Nous rentrons de notre séjour aux USA. Avec une semaine dans le Grand Ouest et visite des canyons, Monument Valley etc et même une soirée à Las Vegas où nous avons quand même perdu 10$ dans une machine à sous. Démentiel ce lieu, on l’a fui très vite...Excepté le Lake Powell,les paysages sont minéraux avec des couleurs superbes, vraiment magnifiques ! Rien à voir avec vos belles îles grecques mais une belle expérience en famille. A l’inverse des dieux grecs, les divinités des Navajos nous ont laissé tranquilles, tout s'est très bien passé. Nous nous remettons tranquillement du jet lag sous notre climat normand frisquet et venteux... Bises à vous deux Élisabeth et Vincent
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Rédigé par FERRARI François le 5 mai 2019

J'ai été confronté au même problème lors d'une remise à flots. (goûter, observer...). En urgence chez le ship, produits époxy à malaxer à l'intérieur, un gros boudin, mais peu d'adhérence à cause de la pression. 16h, le chantier ferme à 17h, je ne joue pas (pas envie de passer la nuit à étancher tous les quarts d'heure), je fais remettre le bateau sur sangles. Bien m'en a pris, car l'écrou extérieur (plastique) casse si on le dévisse (serré avec sika), et ne se fait plus. Seule solution durable: changer le passe coque. Cela valait en tranquillité. A méditer (mieux vaut perdre un à deux jours..)
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Rédigé par Cyrille Devigne le 5 mai 2019

Je m'aperçois qu'on ne s'ennuie pas sur le Mayero ^^ Merci pour les photos. Gros bisous.
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Rédigé par Giacalone le 4 mai 2019

Comme toujours, fidèle lectrice de vos aventures, je me suis passionnée avec ce suspense digne d'un bon scénario !! Cependant, pour moi, ce n'est pas Poseidon qui m'en veut mais certainement Zeus! Voilà plus de six mois que j'attends l'adaptation de ma nouvelle voiture mais à chaque fois que je devais la récupérée, un nouveau problème apparaissait ( elle est retournée un mois en Italie!! ). Voici 15 jours que je l'ai enfin. Trop beau ! Hier en rentrant chez moi, je n'ai pu descendre de ma voiture, le système d'ancrage au sol était bloqué, j'étais coincée derrière mon volant. malgré tous mes efforts et ceux de mon amie, rien à faire. On a appelé les pompiers qui nous ont renvoyé vers la police. Pendant que je parlais avec le policier, mon amie qui était couchée sous mon fauteuil a réussi ! Je suis donc sortie mais le système est bloqué, il faudra que lundi le réparateur vienne la chercher car sans ancrage, je ne peux plus conduire. Conclusion je me retrouve de nouveau sans moyen de locomotion. Jean Marie, tu t'es plaint que je ne donnais pas de nouvelles. Je pense que là j'ai fait un gros effort. Bon courage pour la suite des travaux sur le Mayero et j'attends la suite de vos aventures. Bisous à vous deux.

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