Eh bien non : c’était sans compter sur les dieux grecs et tout particulièrement Poséidon dont la malignité est bien connue pour ennuyer le pôvre marin, à l’instar de ce qu’il a fait subir à Ulysse… Et pourtant nous n’avons pas souvenir d’avoir rendu aveugle son fils Polyphème le cyclope… Mais peut-être est-ce parce qu’il est jaloux car le capitaine du Mayero lui est souvent comparé par de nombreux grecs…
Revenons aux faits : les gars du chantier ont bien vérifié, à la mise à l’eau, si toutes les vannes qu’ils avaient changées durant la mise à terre étaient étanches… Et visiblement c’était étanche…
Il n’empêche, le lendemain matin, alors que nous venions de passer une excellente nuit sur la bouée prêtée par Takis, par acquit de conscience nous mettons en route la pompe de cale… Et là, patatras ! Il sort des fonds 20 à 25 litres d’eau…
Quand nous mettions à l’eau nos vieux gréements après un hivernage où nous avions reclouté et calfaté la coque, il était normal de rester vigilant pendant plusieurs jours, de laisser au bois le temps de gonfler. Les premières heures, nous restions à bord pour écoper si besoin .
Mais là, tout de même, avec un bateau polyester, dont la coque est percée de peu de trous et où la quille fait partie intégrante du tout, c’est-à-dire qu’elle a été moulée en même temps que les œuvres vives… Cela tient du diabolique ou … d’un coup de Poséidon, nous ne voyons que cela. Il est forcément dans le coup . Loin de nous démonter, pugnaces comme Ulysse, d’autant que Pénélope est à bord, nous n’allons pas lâcher prise.
Au boulot !!!
- vider consciencieusement coffre après coffre, démonter les cloisons pour avoir accès à la machinerie du safran et à l’arbre d’hélice… RAS
- vider les armoires pour accéder aux vannes d’évier, de lavabo et de toilettes… RAS
- alors nous ouvrons le coffre du moteur mais a priori nos inspections successives restent infructueuses… Sauf qu’à la dernière, nous découvrons un petit filet d’eau bien caché derrière un tuyau au-dessous du coffre qui contient le réservoir d’eau douce.
Aurions-nous trouvé la solution à notre énigme ??
Ne nous emballons pas : nous goûtons à plusieurs reprises l’eau qui sort de la pompe. Nous la comparons avec l’eau de mer environnante… Nous vérifions le niveau du réservoir d’eau potable à plusieurs reprises et c’est toute une affaire car nous n’avons pas de jauge automatique : eh non môsieur ou médèmes nous avons un vieux voilier ! Et il nous faut vider une partie du coffre pour découvrir une petite lumière qui nous permet de plonger une pige que nous marquons de traits au feutre...
Toutes ces recherches tendent à prouver que malheureusement il ne s’agit pas d’eau douce mais bien d’eau de mer…Enfer et damned… reprenons l’investigation. Retour au filet d’eau : nous inspectons, nous séchons, nous ré-inspectons, nous re-séchons... et là mes petits amis nous découvrons enfin la supercherie de l’affreux Poséidon : ce n’est pas le réservoir qui fuit c’est le passe coque du loch. Bon sang mais c’est bien sûr…
Hourra… Alléluia.. Hosannah !
Poséidon, tu ne nous auras pas !
Allez hop nous prenons deux clefs et nous tentons de resserrer le passe coque…
AIE !! C’est pire !
Quand nous vous disions que ce dieu était retors…
Nouveau diagnostic, nous ne lâchons rien, vous disions-nous!!!L’embase extérieure du passe coque est donc cassée..
Explications : soit cela s’est produit lors de la mise à l’eau si l’embase a trop frotté le long d’un des longerons du traîneau de mise à l’eau ; soit le gars du chantier qui a vidé au seau l’eau de la cale qui s’y était accumulée cet hiver (cf le billet précédent..) s’est appuyé contre le passe coque et en faisant levier l’a cassé… Qu’importe ! Pour le moment il faut faire face. Nous disposons d’un peu d’époxy spécial fonds humides que nous appliquons le mieux que nous pouvons. La fuite se résorbe assez rapidement mais il convient de solidifier le tout… Notre ami Georges, contacté , nous conseille une sorte de pâte epoxy pouvant être travaillée sous l’eau. Il existe une fabrique en Grèce. Peut-être pourrons-nous trouver un distributeur à Nauplie .
Epaulés par Tatiana, notre Athéna à nous et Apollo, certains dieux sont avec nous, nous partons à l’aventure , non sans avoir joint la fabrique auparavant. Les distributeurs visités peuvent faire venir la pâte en question mais c’est la Pâque grecque, suivie du premier mai, 5 jours de vacances pour la plupart des travailleurs. Nous nous contentons donc d’une colle silicone pouvant résister à l’eau, sans trop y croire mais cela tiendra ce que cela pourra…
Si seulement Poséidon avait pu connaître la Pâque grecque et faire la fête comme tout un chacun ici, il nous aurait laissés tranquilles… Mais non même le premier mai il poursuit son œuvre et comme nous voulons relâcher de la chaîne d’ancre car il y a un peu de vent sur notre mouillage du jour, le guindeau refuse de répondre. Le lendemain matin nous changerons le disjoncteur qui refuse de se réarmer par un porte fusible tout neuf que nous avions en réserve sur le Mayero : non mais ! il n’est pas dit que les humains se laissent dépasser par les frasques divines… Bon sang de bois !
7 commentaires
Rédigé par celine behier le 12 mai 2019
Rédigé par OURANOS le 8 mai 2019
Rédigé par Nico le 5 mai 2019
Rédigé par Thomassin Élisabeth le 5 mai 2019
Rédigé par FERRARI François le 5 mai 2019
Rédigé par Cyrille Devigne le 5 mai 2019
Rédigé par Giacalone le 4 mai 2019
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