Il n’est pas possible de l’ignorer. À peine un pied posé à terre, un rabatteur y va de son couplet: conditions et prix spéciaux pour les voileux, en plus il peut fournir le gasoil, l’eau est gratuite , le mini market est tout proche et il est bien , c’est celui de son père et la taverna c’est celle de sa mère, c’est tout dire… L’équipage du Mayéro n’aime pas qu’on lui force la main et par esprit de contradiction il choisit ostensiblement la deuxième boutique pour effectuer ses menus achats. En fait nous apprendrons plus tard que le magasin, l’autre restaurant et les bateaux concurrents pour visiter les grottes appartiennent à l’autre famille du village. En attendant gros conciliabule à bord: cèderons-nous à la pression ambiante pour découvrir ce fameux site ou choisirons nous de diner à la taverna. Marion n’hésite pas une seconde. Ses arguments sont sans appel: “Pas question de nous entasser à plus de vingt sur une de ces embarcations qui ,à chaque voyage, font le plein de moutons blafards et brailleurs, tous frais descendus de leur car climatisé, pour une balade d’à peine une heure…Profitons d’un petit repas grec à la bougie sur une terrasse , les pieds dans l’eau plutôt que de tomber dans ce piège à touristes. Ce n’est pas dans les habitudes du Mayéro.” Devant une telle diatribe, le reste de l’équipage ravi par l’oratrice ,acquiesce. Et le soir venu, il rejoint les familles grecques sous les tonnelles animées. Les filles ont mis leurs plus beaux atours.
Et vraiment ce fut une belle soirée…
Chantal et Jean-Marie
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