Il me développa ce bon conseil en s’appuyant sur sa propre expérience de père, de grand-père et mari: « les petits-enfants, les enfants et sa femme n’avaient qu’un seul objectif, me confia-t-il, alourdir le bateau.» Il m’affirmait avec le plus grand sérieux, que sans une prise de conscience salutaire et des mesures efficaces, son voilier(un Amel de 11m80) aurait coulé depuis fort longtemps.
Informé régulièrement de mes soucis de capitaine à ce sujet, l’équipage du Mayéro ne changeait rien à ses habitudes et depuis des années il avait fallu compresser, créer de nouveaux espaces et même changer de bateau pour rentrer tous ces objets inutiles qui apparaissent pourtant indispensables au bonheur de chacun.
Heureusement pendant l’hivernage, j’ai trouvé un allié de poids qui a déclaré, au cours d’un repas de famille , «qu’il fallait fonctionner à volume constant».Cet interlocuteur passionnant en démontrant le bienfondé de ce principe fit sensation auprès de mon équipage et surtout de ma tendre épouse, puisqu’il s’agissait de son propre père.
De ce jour, me semble-t-il, des progrès ont été réalisés qui, sans être sensationnels, sont bien réels. Mais beaucoup reste à faire, sinon à court terme, nous serons bien obligés d’acheter un «Halberg Rassy 42» comme le suggère notre matelot en chef ou même un 22 mètres comme le voudrait notre mousse adorée.
Mais je vous le dis braves marins, ne reportez pas sur l’équipage l’entière responsabilité de ce problème. Sachez balayer devant vos coffres et surtout dedans en vous débarrassant de vos vieilles ancres , chaînes, amarres,et autres matériels périmés ainsi que les vieux bouquins inutiles. Car il est bien connu que les gens de mer aiment conserver à bord tout ce qui ne manquera pas de leur servir un jour. On ne sait jamais!
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