Bien amarrés derrière le quai, nous avons bien anticipé en prenant les meilleures places avec deux autres voiliers . Michel et Émile , nos navigateurs de conserve du moment accueillent les nouveaux arrivants. Nous participons tous à l’amarrage renforcé qui ressemble de plus en plus à une toile d’araignée inextricable. Même les pêcheurs locaux participent à la préparation, c’est dire qu’ils ne pensaient pas sortir… Les bateaux de location qui arriveront plus tard, tournent , tournent et devront se résoudre à aller mouiller dans la baie voisine. « Zut et flûte, doivent-ils penser, c’est loin des tavernes !!! ». L’inquiétude se lit sur la plupart des visages. Plus l’heure approche plus elle est perceptible. Nous restons sereins, nous en avons vu d’autres et nous sommes à peu près sûrs de notre organisation. Ce n’est pas le cas de notre voisine suisse qui fait profiter tout le port de ses bulletins météo à la VHF, en mettant le volume maximum, et qui scrute le large avec ses jumelles depuis les enrochements tout en communiquant à tous les équipages sa vision alarmiste des événements.Quand Eole se met vraiment à siffler dans les haubans, rien ne bouge.
Nous en profitons donc les jours suivants pour découvrir cette Cyclade que nous avions entraperçue quelques années auparavant. Nous sommes ravis de notre « escapade ». Quelque soit l’endroit, les habitants nous saluent et engagent volontiers les échanges. Même les chiens sont gentils ! C’est la période où l’île se fait belle pour accueillir les Athéniens qui constituent la majeure partie des visiteurs de l’année. D’ailleurs peu d’îliens parlent l’anglais et les boutiques affichent uniquement en grec… Les peintres et les « chauleurs » travaillent d’arrache pied partout et pas seulement à la Chora mais dans toutes les autres localités. Partout il y a des grands jardins maraîchers fort bien entretenus et irrigués . Certains d’entre eux sont éloignés de l’habitat, dans des lieux difficiles d’accès. L’âne et le mulet sont à l’honneur. Dimitri, entre autres paysans rencontrés, est très fier de ses deux montures et de ses cultures. Il est un peu déçu que nous n’acceptions pas son Krassi (vin) ou son Tsipouro (eau de vie) mais il est 10 heures du matin ! Les paysages sont presqu’aussi escarpés qu’à Sérifos. La rando au Castro par fort vent est inoubliable. Le capitaine peu à l’aise avec le vertige a regardé ses pieds et uniquement ses pieds une partie de l’aller et surtout dans la descente. Chantal , au moment des plus fortes rafales, s’est bien accrochée à son homme pour éviter d’être transformée en OVI (objet volant identifié). Vive le scooter pour rallier tous les lieux de balade. Avec le vent les routes en lacets prennent toute leur saveur. Rien de tel que le deux roues pour ressentir le paysage. Plus facile également de s’arrêter pour échanger avec les autochtones . Pendant un coup de vent, les travaux continuent : chaque équipage en profite pour réparer, vernir, apprendre de nouvelles techniques. Ainsi Michel me montre comment réaliser des manilles textiles. Michel est un coureur semi pro et il prépare lui même ses voiliers. Émile organise les apéros en spécialiste…
Bref le séjour au port fut de qualité. Mais vivement le mouillage que nous puissions retrouver notre entière liberté…
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