Porto Léone
En 1953, un tremblement de terre a ravagé les îles Ioniennes. De nombreux sites furent reconstruits de façon plus ou moins heureuse. Au contraire, à Porto Léone, l’ensemble de la communauté a choisi d’émigrer. Porto Léone se trouve sur l’île de Kalamos, dans une baie magnifique. Un peu plus d’une quinzaine de maisons, à flan de coteau, entourent une petite église pouvant accueillir une centaine de personnes. L’endroit peut nous paraître aujourd’hui idyllique et quelques bateaux de croisière avertis y font relâche avec bonheur. De l’autre côté de la baie, les restes de deux moulins montrent à l’évidence que les habitants savaient utiliser la force du vent, toujours assez soutenu en cet endroit.Le pressoir à olives, dans le village, était équipé d’un moteur, ce qui laisse à penser qu’à l’époque, certains habitants étaient déjà bien ouverts au modernisme.Un chemin muletier bien entretenu et qui avait dû réclamer des efforts surhumains pour le rendre carrossable, permet de rejoindre le bourg principal en un peu plus de deux heures. Un petit port d’embarquement, bien protégé des vents dominants, devait être utilisé par des pêcheurs locaux et des bateaux pouvaient facilement faire la navette avec d’autres centres plus importants. Les oliveraies qui entourent la baie sont encore très belles et les garrigues alentours devaient servir pour le pacage des troupeaux ovins et caprins. Sur une des terrasses du village, qui manifestement constituait le lieu d’échanges collectifs, il y a un puits qui devait fournir l’eau douce nécessaire à tous. Climat relativement doux, eaux poissonneuses, arbres chargés de fruits… Alors qu’est ce qui a pu amener tous ces habitants de ce village à le déserter ? Ainsi ces grecs qui avaient subi durement l’occupation allemande pendant la guerre et qui, pour beaucoup d’entre eux avaient résisté farouchement à l’ennemi, ont choisi de rejoindre les pays des libérateurs de 1944 (les mêmes qui, lors du séisme de 1953, avaient organisé les secours)! Mais il faut peut-être se rappeler que l’exode rural dans ces îles était déjà très important avant 1940 et que de nombreux Ioniens s’étaient expatriés en Australie, aux USA…Ainsi ce tremblement de terre qui apparaît là comme un facteur essentiel dans la décision de ces îliens n’a peut-être été en fait qu’une goutte d’eau qui a accéléré un processus irréversible! Jean-Marie
Il ne reste plus assez d’habitants sur ces îles pour maintenir des écoles sur place: aussi les enfants prennent-ils le bateau chaque jour pour aller sur le continent. Quotidiennement des caïques font des allers et retours pour avitailler les îles qui n’ont pas beaucoup de ressources.
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