Nous retrouverons ces traces du passage de Zorba, dans tout le golfe d’Argolide plusieurs jours plus tard. En arrivant à Astros un pêcheur, escorté de la police, traîne une épave pour la mener à la cale . Renseignements pris il s’agit d’une des barques qui a coulé à Nauplie , à une dizaine de milles au nord est, qui s’est détachée et qui a dérivé en mer, présentant comme tant d’autres objets un danger pour la navigation. Nous apprenons également qu’à Astros, les vagues sont passées par dessus la haute digue, remplissant les cockpits des bateaux mouillés par l’arrière , emportant même deux marins qui vérifiaient leurs amarres.
Nous passons quelques jours encore en Argolide avant de rejoindre Poros pour aider notre ami Henri à désarmer Ouranos, peut-être pour la dernière fois, avant sa mise en vente. C’est réellement un crève cœur pour lui. Mais un jour tout marin doit prendre conscience de ses limites, liées à l’âge notamment et se résoudre à laisser la main à d’autres… C’est pourquoi nous l’accompagnons dans cette démarche difficile en attendant notre tour, le plus tard possible , bien sûr !
En quittant Porto Héli, l’équipage du Petzi que nous avons rencontré à plusieurs reprises, vient nous saluer avant son départ et nous donne rendez vous à Poros. En remontant vers le golfe Saronique, nous faisons une petite escale dans la jolie baie de Soupia et en passant entre les îles Tsevelina nous apercevons Petzi. La petite brise nous permet de nous déhaler gentiment avec le génois seul car nous souhaitons rester en contact avec nos copains. Leur voilier est en effet un très beau Méta en alu épais de 40 pieds assez lourd et s’il est prêt à affronter les gros temps, il est forcément moins rapide par petit temps. Mais nous ne sommes pas ridicules : un voilier moderne avec tout dessus et avec sa voilure visiblement bien réglée est resté à notre hauteur pendant près de 3 milles.
En arrivant à Poros, Thierry vient avec son annexe nous indiquer un mouillage très sûr et surtout libre et nous aide à le saisir. Nous passerons les jours suivants de bien agréables moments avec cet équipage de choc.
Thierry , la cinquantaine à peine dépassée, la chevelure ramenée en catogan, à l’instar des vieux loups de mer, est en train de réaliser un rêve de jeunesse. Il a travaillé toute sa vie professionnelle à 200 % depuis l’âge de 20 ans dans sa petite entreprise de peinture et il a consciencieusement mis de côté ses économies, s'est refusé à toute sortie, continuait à travailler même en étant malade pour réaliser son projet: acheter un 45 pieds et partir autour du monde... Il visait la fin de la cinquantaine... Mais c'était sans compter avec la rencontre de Marie France...
Marie France, la joie de vivre personnifiée malgré ses problèmes de santé... Un rire inoubliable quand on la chance de le provoquer: gargantuesque et communicatif, quasiment innarrêtable. De l'avis de Thierry dans ses voyages les plus lointains, elle a marqué les autochtones qui en ont été temoins! Mère de deux enfants , qui sont maintenent largement autonomes, à l'heure où nous écrivons, ils viennent de gravir le Kilimanjaro et se baladent en Afrique, son rêve d'enfance à elle était de partir sac à dos dès que possible. Mais voilà, il a fallu attendre: un mariage, des enfants à assumer... Toutefois l'idée du voyage est tenace et les années qui passent n'entament pas le projet, bien au contraire. Il y a quelques années , elle est prête à partir avec son sac . C'est alors que le coup de foudre se produit: elle craque complètement devant les yeux bleus de Thierry et comme c'est réciproque, elle accepte sa proposition de mettre son sac dans le bateau de ses rêves pour partir ensemble .
En réalité le voilier sera plus petit qu'à l'origine et après avoir parcouru les côtes de France à la recherche de l'oiseau rare, il trouve sur le blog de Méta, une belle proposition : un voilier tout neuf et super aménagé, sorti dans un chantier grec, vendu par un artisan belge qui a travaillé 2 ans à son aménagement avec les tous derniers équipements modernes. Le prix rentrant dans son budget, Thierry l'achète très vite. Et il a bien fait, le bateau est superbe. Quelques travaux de peinture plus tard, normal c'est le métier du nouveau propriétaire, et en route pour l'aventure. Mais attention, Thierry, qui a largement muri son projet, prend son temps, d'autant que sa belle doit tout apprendre car elle n'a jamais mis un pied sur un bateau. Et depuis 2015, ils profitent de la belle saison pour peaufiner Petzi et effectuer de belles navigations dans les Cyclades. L'école est bonne et notre équipage, après quelques travaux d'importance à Port Saint Louis, l'an prochain , sera prêt à voguer vers le Brésil avant de descendre plus bas. Mais chut, ce sera pour plus tard. En attendant l'hiver dernier ils sont partis 3 mois en Asie avec le sac à dos de Marie France, histoire de...
Ils ont pris tout leur temps et ne sont pas pressés... Hé oui j'ai oublié de vous dire qu'ils sont suisses!
8 commentaires
Rédigé par Nico le 21 octobre 2018
Rédigé par Cyrille Devigne le 20 octobre 2018
Rédigé par Didier le 17 octobre 2018
Rédigé par Hulard Daniel le 14 octobre 2018
Rédigé par Thierry et Marie-France le 12 octobre 2018
Rédigé par Éliane et Jean-Yves le 11 octobre 2018
Rédigé par OURANOS le 11 octobre 2018
Rédigé par Manou le 11 octobre 2018
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