Ce n’était pas le programme. Le départ dans le sud Péloponnèse est reporté. Le dos du capitaine se remet mal d’un sauvetage d’annexe rigide coulée la veille par son propriétaire ami, euphorisé par un excès de calva normand et incapable de passer du Mayero à la dite annexe sans plonger dans l’eau par inadvertance et boire la tasse à plusieurs reprises. Son petit dinghy, peu sensible au fou rire général , n’a pas résisté aux veines tentatives de son marin préféré pour la réintégrer : elle s’est remplie et a commencé à disparaître sous les flots . L’ayant vivement saisie depuis notre nouveau dinghy, je l’ai touée à grand peine en me déplaçant en crabe et le plus vite possible pour la maintenir au plus près de la surface . Je suis arrivé après un temps qui m’a paru très très long à l’amener à la plage… Muni d’un seau passé au dernier moment par Chantal avant le départ, j’ai alors tenté vainement de vider la barcasse : mais plus je vidais et plus les vagues la remplissait. Un vrai tonneau des Danaïdes. Heureusement un local, observant mes vains efforts, m’a prêté main forte en m’aidant à tirer petit à petit la bête sur la plage, tout en la vidant énergiquement avec le seau. Nous avons donc réussi à venir à bout de ce problème a priori insoluble… Et c’est seulement par la suite que je me suis rendu compte que les muscles et surtout le dos n’avaient pas vraiment apprécié cette équipée. De retour sur le voilier de notre copain, qui avait réussi à le rejoindre à la nage, je le découvre totalement hilare et me tendant un godet pour me remettre de mes émotions. Quelque peu assoiffé je me précipite sur ce je pensais être de l’eau et m’en enfile une sacrée rasade : « nom d’un petit marin breton en goguette », c’était le calva que nous lui avions amené et avec lequel il continuait la fête. Il me déclara, alors que je m’étouffais quelque peu, que c’était « une des meilleures journées de sa vie ». Le lendemain il m’appelait d’un bateau qu’il convoyait de l’autre côté de la mer Egée et me confirmait que vraiment le calva était formidable et qu’il n’avait même pas mal à la tête. Pour moi ce n’était pas pareil, j’étais courbatu comme jamais et j’avais le dos en compote. Cela a été la croix et la bannière pour remonter l’ancre arrière de façon précipitée, quand il a fallu décaniller en vitesse du quai pour laisser la place au bateau de la ferme marine. Et pour quelle raison étions-nous sur ce coin de quai ? Pour faire de l’eau. Comme quoi, le calva c’est mieux pour le marin … Chantal est assez dubitative avec la morale de l’histoire et notre copain lui a promis que la prochaine fois que nous nous verrons ce sera « de l’eau , de l’eau et de l’eau ». Je lui ai répondu : il y a peu de chance alors que ce soit « une des meilleures journées de sa vie »
Au bout du compte le dos est remis, nous avons passé du bon temps en compagnie de l’équipage de Belle Lurette, et nous avons eu l’opportunité de revoir notre amie Tatiana sur Egine. Nous sommes prêts pour de nouvelles aventures, si la météo est sympa !
Il n'y a pas encore de commentaire, mais laissez le vôtre !
Les commentaires sont clôturés pour éviter le spam. Veuillez utiliser le formulaire de contact si vous souhaitez nous envoyer un petit mot.