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Les voyages du Mayero

Bon c'est décidé : nous remontons vers le Nord !

Voyage 2017

Mots-clés : Eubée, Oréio, Skiatos, Sporades, pêcheur

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Les cieux sont cléments nous avons justement du vent du sud et les quelques 200 milles pour remonter de Poros jusqu’à Skiatos dans les Sporades ne nous prennent que 5 jours. Nous passons le fameux pont de Chalchis le jour même de notre arrivée et tout se passe bien. Nous ne verrons même pas les badauds le long de la barrière du pont espérant l’incident. Nous irons dans la baie au nord de Chalchis pour fuir les musiques boum boum des cafés du quai après ce fameux pont . (boules « Quies » oblige). Nous arrivons à Oreoi . Il faut payer, signe des temps : le port est géré maintenant par une société privée. Mais le prix reste raisonnable . Nous avons choisi le quai des pêcheurs qui nous semble plus adapté à notre sensibilité. A 21 heures Anastasia, un bateau de pêche de 23 mètres en bois arrive de l’autre côté du quai. Nous pourrions penser à un sardinier , mais il n’en est rien. Ses panneaux ouvrants de chaque côté de son arrière et son filet nous font plutôt penser à un chalutier et plus particulièrement à un crevettier. 4 hommes à bord. Le patron, grec, de petite taille, les cheveux bouclés l’air malicieux mais qui semble peu enclin à croire le premier venu. Trois matelots égyptiens qui font corps avec leur bateau Déjà deux camionnettes réfrigérées attendent sur le quai. Très rapidement des caisses blanches sortent de la cale et un des marins trie les dernières prises. Jolies crevettes roses, crevettes royales, langoustines, cigales de mer, squilles, poissons de fond telles les soles sont rangés sur le pont. Mais le mystère des affaires nous échappe quelque peu : à un moment des caisses partent dans une des camionnettes mais nous n’avons rien perçu du marchandage en cours. Et puis ensuite plus rien ne semble se passer. Pendant les temps morts dus aux marchandages, les marins ne perdent pas de temps : ils relèvent le filet dans un bruit d’enfer, dans une lumière électrique de projecteurs endiablés et finissent de le vérifier, pendant que le troisième nettoie le pont à l’aide de sa grosse lance à eau. Le spectacle est prenant ; les coups de la machine , ses bruits assourdissants ainsi que ceux des cabestans nous prennent aux tripes. Le ballet continuel des hommes qui , sans un mot, participent à ce moment intense nous impressionne . Sans aucun doute ils se savent observés, mais leurs gestes précis et indispensables tiennent du sublime. Des caisses s’échangent. Deux fourgons de plus sont arrivés. Mais rien ne se passe. Et tout d’un coup tout s’organise : toute la pêche passe du bateau aux camions en très peu de temps. Il est 22 heures et tout est terminé. L’équipage, tout à son affaire, ne nous a pas ignorés : fier de sa prise d’un gros denté, il s’est tourné vers moi, le photographe, pour que je fixe à jamais son exploit. Et quand tout a paru terminé, que les camionnettes ont quitté l’endroit, que le bruit des machines a cessé, le capitaine nous offre un beau coquillage. Nous sommes très émus. Nous venons de vivre des moments intenses et nous avons été heureux de les partager avec cet équipage. Le lendemain, lors de notre traversée sur Skiatos , nous voyons l’Anastasia en pêche . Quel bonheur !
Skiatos le 15/05/17

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