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Les voyages du Mayero

NAXOS: décidément, nous n'aimons pas les ports!

Voyage 2016

Mots-clés : Naxos, randonnée pédestre

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…les équipages des bateaux de location sont trop souvent désinvoltes et n’en font pas des voisins très agréables, il faut remplir un tas de papiers pour la police, les bains depuis le Mayero sont impossibles, de plus cette année nous avons à protéger notre belle peinture de coque et notre cher voilier a horreur des marches arrières, ce qui tombe plutôt bien. Une des exceptions à cette règle jusqu’à maintenant: Naxos. Il y a beaucoup de raisons pour que nous revenions dans cette belle île: des fromages hors pair, des petites tavernas à la cuisine extra et à l’accueil chaleureux, des randos formidables, un festival de musique dans le château vénitien sans pareil et surtout un capitaine hors pair qui gère son port de façon exemplaire. Des pendilles qu’il entretient lui même pour éviter la pose de l’ancre et la marche arrière, une disponibilité sans faille, une gentillesse permanente et surtout la maîtrise totale de ce qui se passe dans l’espace qu’il gère. Nous avions pu laisser le Mayero plusieurs jours d’affilée sans crainte: il veillait… Et là, cela tombe bien d’y retourner car est prévue une série de coups de vent sud puis nord puis à nouveau sud. Nous serons donc à l’abri et pourrons profiter à nouveau des charmes de l’île. Ainsi qu’il nous l’avait conseillé à notre passage précédent, nous appelons pour réserver. Nous avons l’accord mais ce n’est pas Nicholas qui répond. Pour être plus sûr, je réitère ma demande le matin même avant de quitter notre mouillage. Je donne les spécificités du Mayero et précise son défaut majeur “Pas de problème, me répond-t-on, il y a de la place, nous vous attendons, quelqu’un vous aidera…”. En fait , en arrivant, pas de place, plus de pendilles, beaucoup de bornes d’électricité et d’eau sont cassées, des bateaux accrochés un peu n’importe comment et surtout pas de Nicholas en vue. Nous réussissons à nous amarrer avec notre ancre et en marche arrière en bout de panne et aussitôt après, un français en rade de guindeau vient se coller sur nous… C’est pas la joie surtout que la plupart des voiliers bien placés n’ont pas vraiment l’intention de partir. Mais je veille et une opportunité s’offre enfin à nous quand un bateau de location met les voiles, sûrement pris par les échéances de son contrat. Ni une , ni deux nous arrivons à nous extirper de la gangue du bout de ponton pour effectuer mes petits amis avec Chantal à l’avant et le capitaine à la barre une “magnifique” manœuvre bien coordonnée à l’ancre, marches arrière marches avant et rejoindre 30 mètres plus loin le quai où des mains amies saisissent nos amarres. Nous apprenons alors que notre copain Nicholas est gravement malade depuis plusieurs mois et que maintenant tout va “à vaux l’eau”. Fait nouveau l’arrivée des immenses ferries catamaran filant 37 nœuds et qui soulèvent des vagues gigantesques en arrivant à leur destination. Cela crée dans l’intérieur du port un remue ménage impressionnant de plusieurs minutes qui fait sauter les bateaux de près d’un mètre, cassent les passerelles et les taquets, abîment les poupes contre le quai, et entrechoquent violemment les bateaux entre eux. Je remédie à ce nouveau problème en installant les ressorts servant d’amortisseurs en parallèle des amarres arrières. Je mets en place aussi les toiles de protection de coque pour éviter que les défenses , surtout celles des voisins ne viennent rayer et endommager notre belle peinture de coque. Et cela marche, même si au bout du compte l’une de mes toiles n’aura pas résisté à l’épreuve!
Pendant ce temps et même les jours suivants une ribambelle de voiliers, alertés par les bulletins météo peu rassurants, tentent de trouver une place à tout prix. Bien sûr ce ne seront pas les meilleures et beaucoup repartiront bredouille. Et les derniers arrivés , pas toujours bien amarrés, seront quasiment les seuls à être absents de leur bateau quand le vent se lèvera le jour suivant. Et ceux qui sagement, comme “nous autres”, resteront à bord pour veiller au grain, auront également pour tâche de pallier les manquements des imprudents. Nous ne comptons plus les bouts cassés, les défenses éclatées, les coques abîmées malgré nos interventions. Les intéressés de retour de bamboche, avertis de notre travail, prennent la chose en rigolant et mis à part quelques changements de détail, se refusent à revoir leur dispositif. Inutile de signaler que le lendemain, nous ne serons pas ceux qui seront présents à nouveau pour faire face à leur vacuité. Avant de partir en balade, j’aide le français qui était venu à côté de nous à décrocher son ancre prise dans les chaînes qui sont pléthores dans les fonds. Et hop nous voici en route pour de belles aventures sur des chemins nouvellement balisés par la municipalité de Naxos avec des tavernes d’étape très sympas où je pourrai goûter le meilleur plat de chèvre au four et le stifado de lapin maison et Chantal pourra déguster un super saganaki de légumes et un briam à la fêta, entr’autres. Le nouveau marquage a l’avantage d’éviter les dérives passées où chaque confrérie nationale avait sa couleur préférée , ce qui brouillait passablement les pistes. De plus les indépendants comme nous sont vraiment plus nombreux maintenant, car les cartes officielles font état de ces propositions de façon claire.
Nous pourrons encore participer à une partie du festival de musique, dans un cadre magique où l’acoustique est vraiment très bonne. Au château vénitien, dans la salle de 50 spectateurs au maximum, nous avons l’impression d’être très privilégiés et c’est le cas. Vin bio, ouzo, tsipouro, jus de fruits à volonté à l’accueil et durant le long entr’acte ou nous pouvons parler avec l’artiste et les équipages suédois ou autres qui sont présents…
Toutes ces belles incartades ne nous font pas oublier le Mayero, que nous confions pendant nos absences, à défaut de Nicholas, à des voisins sérieux. A charge de revanche, bien sûr. Il n’empêche, le premier jour d’accalmie, nous avons tellement vu de bateaux en partance bloqués des heures à sortir leur ancre prise dans les chaînes, à être obligés de plonger à plusieurs reprises dans l’eau sale du port, que nous redoutons notre départ. Nous nous accordons une journée de plus à Naxos pour jouir d’un temps calme annoncé pour la suite afin de faciliter nos manœuvres de port. Ce n’est pas du temps de perdu: nous en profitons pour nettoyer le Mayero à fond, faire les pleins et recharger tous les appareils électriques du bord. A la demande de Chantal, nous tenons, la veille du jour J, un grand conseil pour définir une belle stratégie devant faire face à toutes les situations même les moins favorables… Après une nuit quelque peu écourtée en raison d’un ” très léger stress ” du capitaine, nous mettons en oeuvre tous les points décidés lors de notre réunion au sommet. Je commets quelques impairs au début malgré tout, vite récupérés par Chantal et sous le regard un peu anxieux de notre voisin, nous effectuons la remontée de l’ancre en craignant le pire… Nous y allons doucement… Cela y est je la vois et … bonne surprise elle parait totalement libre. Je fais le signe du pouce levé destiné autant à Chantal qu’à notre voisin et nous voici déjà sortis. Destination les Petites Cyclades et surtout des mouillages, rien que des mouillages…

Naxos
La conduite en Grèce : une activité à hauts risques. Il y a proportionnellement dix fois plus de victimes sur les routes qu’en France. A Naxos nous avons atteint des sommets…
Naxos , sortie de la ville à 9 heures 15. Nous avons eu la voiture de loc à un prix défiant toute concurrence : le loueur nous a fait la fête en nous voyant pour la 3ème fois , café , vin et tutti quanti… Il sait que nous voulons une Panda pour aller partout, ce qu’il ne permet à aucun autre client dit-il. Bon, revenons donc à notre première sortie de ville à une heure de très grande affluence (il y a 20000 habitants sur l’île). Au premier virage , à la sortie du parking, je suis obligé de freiner à mort pour éviter un méchant 4X4 qui a décidé de doubler un véhicule garé en double file dans l’autre sens. J’ évite la casse de peu. Je jure mais pas longtemps car ouille ouille ouille il me faut à tout prix éviter le vieux là, oui le vieux qui me coupe la route avec son vélo branlant et qui a oublié de regarder si quelqu’un venait… Ouf, c’est fait. Je me calme derrière deux voitures garées en double file dont les occupants sont en train d’acheter des cigarettes au kiosque placé sur le trottoir (comme toujours!) . A peine je repars, je dois stopper net pour laisser passer deux matrones, leurs cabas et leurs marmots qui ont décidé de forcer le passage sans même daigner me jeter un regard. Nous arrivons près de l’hôpital, moment choisi par un camion pour griller son stop et me couper la route. Bien sûr la manœuvre ne peut s’effectuer en une seule fois et je dois attendre que monsieur le chauffeur ait fini de bloquer toute la rue , y compris l’entrée de l’établissement hospitalier pour poursuivre mon chemin. Enfin c’est ce que je crois : un scooter , puis une mobylette m’obligent à donner de sacrés coups de volants pour éviter les gymkhanas hasardeux qu’ils effectuent entre les voitures. Hé là , hé là, attention aux écarts de ce couple de motocyclistes, dont l’un est en panne et que l’autre pousse avec son pied, écarts dus aux saluts que celui qui est en rade fait à tous les amis qu’il rencontre (et ils sont nombreux). Même si je reste sagement derrière les gugusses à deux roues , c’est sans compter sur mes suivants qui me doublent n’importe comment alors que des véhicules arrivent en face. Et celui là, aie, non quand même pas , mais si, il s’arrête sur le bas côté sans clignotant de façon brusque en faisant bien gaffe à laisser son aile arrière bien en évidence sur la rue : je freine sec, encore une fois. Pas plus d’un kilomètre et je suis sur les rotules : mes doigts sont crispés sur le volant gainé de la Fiat, et même si j’ai réussi à faire face à toutes ces situations, le stress engendré me laisse pantois. Chantal a bien joué au fils de Jean sans peur : « garde toi à droite , garde toi à gauche.. ». Rôle difficile, s’il en est, car il ne s’agit pas d’en rajouter pour paniquer le chauffeur.
9 heure30: Ouf, nous nous retrouvons sur une petite route de campagne pour aller rejoindre le sentier de randonnée formidable qui nous attend du côté de Potomia… Mais bien sûr, avant de l’atteindre, il faudra rester vigilant et tenir compte des conducteurs qui ne s’arrêtent jamais aux stops, qui ne connaissent pas le clignotant, qui doublent dans les virages et qui bloquent la route pour pouvoir parler à leur copains venus dans l’autre sens, mais cela , c’est plutôt la routine et il y a longtemps que nous faisons avec. Ah! au fait ce jour là, nous avons assisté à une première : nous avons vu un contrôle routier inopportun en rase campagne peut être destiné à l’absence du port du casque sur les mobylettes!?! Nous avons cru rêver !
Fait dans le mouillage sud de SKinoussa, seuls et bien tranquilles

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