Les formalités douanières sont vite faites contrairement à tout ce qu’on nous avait dit : comme quoi l’entrée de ce pays dans la communauté européenne est en train de changer les mentalités…
Petit rappel : La Roumanie compte 23 millions d’habitants sur un territoire à peu près de la moitié de la France. Nation composite qui obtient son indépendance en fin du XIXème. (1878 exactement). D’abord un royaume, elle devient communiste en 1947 jusqu’à la mort de Ceaucescu en 1989. Elle est rattachée à l’Europe depuis janvier 2007. 85 % de la population se déclare orthodoxe. Presque 40% de la population est rurale et ne représente que 10% du budget National.
Nous avions décidé de nous rendre en Transylvanie dans le centre de la Roumanie.
La route qui y mène passe au travers de la plaine du Danube et elle réserve de nombreuses surprises qui occupent à plein temps le conducteur et le pilote. D’abord le long des villages qui n’en finissent pas il faut faire attention aux troupeaux d’oies, aux chevaux et autres animaux en liberté, aux hommes et enfants qui s’affairent autour de gros tas de bois, aux vendeurs de légumes, de fruits, de miel, de vin, qui exposent devant presque chaque maison, aux chalands qui arrêtent leurs voitures n’importe comment, aux charrettes qui débouchent de nulle part … Sur les portions de route entre ces villages gare aux nids de poules, voire aux crevasses ; attention aux chauffeurs roumains dont la conduite est foldingue (dépassement en côte ou dans les virages, brusques écarts pour éviter les nids de poules même si vous êtes en face, etc. etc.) Dans les villes c’est le capharnaüm, Seul bémol, le respect des passages piétonniers. Une journée de ce régime et nous étions sur les rotules, incapables de nous arrêter pour partager un moment avec toute cette foule bigarrée ou marcher le long des chemins qui servent de rue sitôt la grand route quittée.. Dommage ! Nous aimerions mieux connaitre cette région où la majorité des habitants sont de petits exploitants et dont les conditions de vie nous ont paru bien modestes, voire précaires…
Nous voici donc au nord de la Wallakie, ou Valachie, juste avant la grande chaîne de montagnes qui la sépare de la Transylvanie. Un bon camping pour sécher nos affaires et nos tentes : l’accueil est vraiment super. Nous le trouvons près de Curtéa de Arges : une belle ville où se trouve la plus vieille église orthodoxe de Roumanie (XIVème) avec des icônes d’époque formidables . La gardienne du « temple », complètement parano, parle un très bon français, se dit bonapartiste, déclare être mariée avec son église et nous entretient plus d’une heure sur les misères que lui font subir son directeur, son chef de cabinet, le jardinier , des pratiques dignes de la Securitate (ancienne police de Ceaucescu) etc…Etc… La visite de l’église et du monastère où sont enterrés des anciens rois vaut le déplacement : architecture en spirale assez étonnante. Nous prenons contact avec la ville : ses halles, son marché , ses vieilles ruelles et découvrons dans une chapelle une femme qui restaure les icônes.
Le nord de la Valachie, située au pied des montagnes;
l’économie rurale s’appuie sur l’élevage et la culture du maïs, du chou, de la vigne..Il y a des noyers partout, notamment le long des routes et des arbres fruitiers. Le paysage ressemble au Massif Central et il y a même des attelages de boeufs dans cette région.
Le pays des citadelles saxonnes de l’autre côté des montagnes (2500m).
Les rois de Hongrie pour peupler et défendre la Transylvanie contre les invasions des Ottomans et des Tatars avaient fait appel à des allemands de Lorraine, du Luxembourg et de Rhénanie (XIIème siécle) . Ces colons construisirent de magnifiques citadelles, souvent des églises fortifiées dans les villages. En outre l’organisation sociale très élaborée leur a permis de faire face à toutes les difficultés jusqu’au XXème siècle.En effet chaque famille rassemblait ses réserves dans la forteresse et en cas d’invasion tous les rôles étaient établis pour faire front. Chaque rue avait un représentant responsable de l’investissement de chacun dans les tâches communes. Il semble que l’éducation était déjà assurée par la communauté, témoins les écoles près des églises. Après la guerre ,taxés d’intelligence avec les hitlériens, ils furent persécutés et bon nombre d’entre eux s’exilèrent en RFA dans les années 90. Il reste pour témoigner de cette civilisation de 8 siècles quelques allemands restés sur place et surtout ces beaux villages pas très bien entretenus et les citadelles Des allemands qui avaient gardé leur langue et leurs coutumes et qui vivaient bien sur ces terres fertiles ont-ils été tout simplement victimes de la jalousie des voisins moins bien lotis ou s’agissait-il tout simplement d’une bonne opportunité pour le régime de récupérer ces riches territoires ? Ironie de l’histoire : un certain nombre des maisons abandonnées et en mauvais état sont habitées aujourd’hui par des Roms , mal supportés en général par les autres roumains.
La Transylvanie est un beau pays de collines
…avec de vastes zones d’élevage et de cultures et de grandes surfaces boisées. Là aussi beaucoup de maïs et de pommes de terre. Le tracteur n’a pas supplanté le cheval. Les nombreux troupeaux de bovins, ovins, caprins, équins sont menés par des berger(e)s car il n’y a pas de clôtures. Combien de temps cela va-t-il durer? Les villages sont magnifiques. Même si parfois ils sont très pauvres; de nombreux habitants prennent soin de peindre leur maison en couleurs vives contrairement à la Bulgarie
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